XVè-XVIIè.S.

C’est l’âge d’or des Consuls, jusqu’en 1476, quand Louis XI, soucieux de renforcer le pouvoir royal, supprime provisoirement le Consulat, pour le rétablir 7 ans plus tard en 1483, mais vidé en partie de son contenu au profit des agents du pouvoir royal.
   
Au début du XVèS., les épidémies et les guerres s’éloignent, le pouvoir de la Cité diminue face au dynamisme des commerçants du Château, les Bourgeois dominent progressivement la société limougeaude.
 
Quelques grands chantiers sont repris :
  • La construction de la cathédrale gothique interrompue pendant la guerre de Cent ans.
  • De nouvelles chapelles accolées aux deux églises de St Pierre du Queyrois et de St Michel des Lions viennent élargir ces deux « églises-halles » si particulières, témoins de la nouvelle richesse de la ville.
  • La Cité connaît quelques constructions civiles nouvelles encore visibles aujourd’hui.
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L’entre deux-villes vit une insécurité permanente, due aux règlements de compte des habitants des deux parties de Limoges, ainsi que de bandes armées et de pillards, situation qui ne prend fin qu’à la fin des guerres de religion.
 
Des faubourgs se développent avec auberges, résidences diverses autour de la Cité (port du Naveix) et aux portes du Château (Boucherie, Manigne, Arènes, Montmailler, d’autant que les couvents des mendiants y sont déjà installés.)

 

Après les troubles de la guerre de Cent ans, la deuxième moitié du XVèS. et le XVIè sont des périodes de paix et de prospérité.
Bien-entendu cela se traduit par une activité commerciale et artisanale forte, l'ouverture de comptoirs dans les principales villes de France et même les pays voisins.
 
Quatre nouvelles foires sont créées, deux dans la Cité, deux dans le Château.
 
La ville joue un rôle intellectuel modeste à cette période de la Renaissance mais elle participe pleinement à la culture de son temps. :
  • Travaux considérables de l’évêque Jean de Langeac dans sa cathédrale, avec l’installation du jubé remarquable (un des joyaux de la cathédrale qui fut ensuite déplacé).
  • Trois tombeaux des XIV et XVIèS. situés autour du chœur dans l’environnement néo-gothique du peintre Steinheil
  • Construction du palais épiscopal, que son successeur fera raser et remplacer par l’actuel palais devenu Musée des Beaux-Arts.
  • Apparition de l’imprimerie en 1496 sous l’impulsion de l’épiscopat
  • Création en 1540 d’un collège confié aux Jésuites quelques décennies plus tard, introduisant les études classiques en ville (2000 jeunes garçons venus de toute la région, recevront un enseignement d’humanité du temps d’Henri IV, dans les bâtiments du "lycée Gay Lussac".)
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Cependant Limoges entrera dans la Renaissance européenne grâce au renouveau de l’Emaillerie.
Les émaux champlevés qui avaient fait sa réputation au Moyen-âge étaient passés de mode (plus d’ateliers mentionnés).
A la fin du XVè et au début du XVIè.S., une autre technique émerge : celle de l’émail non plus champlevé mais peint, toujours sur cuivre, en dépit de l’absence de toute ressource de ce métal dans le sous-sol local.
La plaque de cuivre, bombée et contre-émaillée, fait l’objet de cuissons multiples, couche de couleur après couche de couleur, les ateliers produisant alors, seuls en Europe, des émaux d’une technique très particulière travaillés à l’aiguille : la grisaille. Ni l’orfèvrerie, ni le travail du feu n’avaient en fait complètement disparu…
Au nom de l’émailleur Léonard Limosin, dont les œuvres sont représentées dans les palais et les trésors royaux du temps, s’ajoutent ceux de Courteys, Nouailher, Pénicaud, Raymond… dont les ateliers familiaux brillèrent pendant près d’un siècle.
 
Cette 2ème grande époque de l’émail s’achèvera au XVIIIè.S.
 
A partir du XVIèS., une acculturation se produit peu à peu (intégration au mouvement culturel européen, renforcement de l’administration centralisée). La langue limousine est progressivement abandonnée dans les actes administratifs et les journaux des particuliers (livres de raison).
Cette acculturation mettra trois siècles (Troisième République) à gagner la masse de la population, bilingue mais peu francophone.
 
Pour le consulat du Château, on a pu parler d’ "âge d’or". Les douze consuls ont contribué efficacement à l’administration et au développement de la ville, malgré la perte du pouvoir judiciaire en 1566 (procès intenté par leur seigneur le roi de Navarre)
 
Dans la seconde moitié du XVIèS., les guerres de religion et l’implantation du protestantisme vont faire apparaître la solidité de l’institution municipale : la ville échappe aux massacres de la St Barthélémy d’août 1572 (les protestants sont minoritaires).
 
Les guerres de religion.
 
Limoges se situant à la frontière entre pays protestant et catholique sera toutefois le théâtre de violences sporadiques entre 1562 et 1598 (assaut des remparts par le parti de la Ligue de la Cité en 1589). La Cité et les faubourgs pâtissent des troubles liés aux guerres de religion.
C’est le roi Henri IV en 1602 qui interviendra pour sortir de cette période de troubles de façon autoritaire, le pouvoir glissera progressivement des consuls vers l’intendant du roi.
 
Henri IV.
 
 
La paix civile revenue, les signes d’une nouvelle richesse sont sensibles sous le roi Louis XIII : églises et établissements religieux se multiplient dans l’esprit de la Contre-Réforme (création de 8 communautés féminines et de 6 congrégations masculines). Dans le même temps, la bourgeoisie marchande fait édifier des hôtels particuliers.
 
La Contre-Réforme.
 
La ville est cependant régulièrement frappée par les maladies et les disettes.
 
Au XVIè et XVIIè.S., Limoges, compte-tenu de son importance comme ville marchande et de son passé de capitale de vicomté, prend toute sa place dans le système administratif mis en place par les Rois :
  • 1552 : tribunal royal (le Présidial),
  • 1564 : tribunal de commerce (appelé bourse consulaire).
  • 1586 : généralité pour l’administration financière où opérèrent les trésoriers généraux de France, un bureau des finances, un hôtel des monnaies.
  • 1694 : un intendant, principal représentant du Roi et agent de centralisation en Limousin, qui au fil des ans aura une importance grandissante et remplacera peu à peu le consulat et les institutions locales.
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Limoges devient ainsi une ville de notables, de gens de robe et du fisc, dont les intérêts propres se confondent avec ceux de l’Etat (certaines maisons de la rue du temple, de style renaissance tardif, témoignent des moyens des notables de cette époque)
 
Cependant le paysage urbain de limoges ne va pas bénéficier du patrimoine qu’ont laissé ailleurs, dans les villes parlementaires les élites de robe (comme à Toulouse, Rennes) ou les villes côtières du commerce négrier et du commerce des indes (Bordeaux, La Rochelle, Nantes)…
La ville et sa région, tombée sous la dépendance des parlements de Bordeaux et Paris, ne pourra retenir ses élites de la fortune et de la vie intellectuelle et judiciaire, qui ont été ailleurs des bâtisseurs et des promoteurs actifs de l’identité locale.
 Seuls les hôtels du XVIIè de la rue du temps, et 2 ou 3 hôtels du XVIIIè.S. dispersés, attestent du poids politique et économique du Limoges de l’ancien-régime.
Au XVIIè.S. la paix intérieure est rétablie avec la fin des Guerres de Religion.