Portrait d'une ville méconnue.

Géographie.

Le territoire s’étendait en Creuse et Corrèze mais aussi jusqu’à l’Atlantique : Charente et Dordogne.
Situé sur le flanc occidental du Massif Central, le Limousin a un environnement complexe, riche en vallées profondes, en ruisseaux, en hauteurs aux formes adoucies, et non sur un plateau comme les géographes le notaient au siècle précédent. Ses paysages sont très vallonnés.
La Vienne reçoit plusieurs affluents : Le Taurion et la Briance, puis des ruisseaux comme l’Aurence, l’Auzette, la Valoine, l’Aixette, la Glane…
Limoges se trouve au centre d’un bassin encadré :
  • au nord par les monts de Blond et d’Ambazac,
  • au sud-est par la forêt de Chateauneuf et la Montagne,
  • au sud-ouest par les monts de Chalus.
et à un croisement entre deux axes potentiels, propices au développement des échanges.

Climat.

Qualifié de « tempéré et océanique », avec un soupçon de tendance montagnarde due à la proximité du Massif Central (on atteint facilement 400-500 mètres d’altitude près de Limoges), il est quand même relativement doux, puisqu’à certaines époques, des vignes étaient plantées dans tous les environs.
La région est réputée pluvieuse et froide, mais avec le réchauffement climatique, le climat se radoucit, et la ville possède désormais un ensoleillement équivalent à la moyenne nationale, soit environ 1949 heures de soleil/an.
La température annuelle est comprise entre 10 à 11°C et on compte 900 à 1000 mm de précipitations annuelles.
L'altitude de la ville est comprise entre 228 et 334 mètres.
Limoges est située dans la partie la plus sèche du Limousin.
 

Topographie.

La topographie de la ville est  un peu chahutée, les rues sont parfois sévèrement pentues. Le point le plus haut se situe dans le village de Bellegarde à 430 m., le plus bas à Isle à 215 m.
C’est ainsi que dès 1943 on eut recours à de puissants trolleys-bus. Le relief ménage également des échappées visuelles inattendues vers la campagne verdoyante.
Limoges est une vaste commune de 7000 hectares, ouverte sur l’intercommunalité avec la création en 2002 de l’agglomération Limoges Métropole. (17 communes sur 437 m², approchant les 200 000 hab.)
 

Paysage urbain de Limoges.

Le paysage urbain d’une ville résulte d’une alchimie millénaire où l’histoire et les apports culturels se mêlent avec des données objectives liées au climat, au relief, à la nature du sol, aux ressources végétales.
 
Le vieux Limoges s’est construit avec les matériaux tirés du sol (les villas romaines étaient construites en lits de petits pavés de granit).
Ce granit de taille de couleur crème, lumineux provient de carrières situées à une certaine distance de Limoges, et est utilisé depuis le Moyen-âge pour tous les bâtiments de prestige, églises et hôtels particuliers, à la Renaissance et jusque dans les années 20.
Entre les deux guerres, on extrait du granit de Limoges, de Condat, d’Isle (granit bleu des pavillons Loucheur, micro-granit rouge de Feytiat utilisé pour le pavage des rues).
D’une façon générale, le granit et le bois se combinent et se retrouvent dans les deux agglomérations jumelles la Cité et le Château : maisons de la rue de la Boucherie comme de la Cité : assise de granit de taille surmontée d’un appareil en pans de bois hourdis de torchis.
Dans les années 1900, on construira des maisons dans le quartier bourgeois des Emailleurs en granit de taille, agrémentés d’éléments sculptés.
On utilise également la pierre tout-venant, tirée du socle sous-jacent : blocage de pierre éclatée, maçonnée avec du tuf (pierre en décomposition).
On ne trouve pas de chaux en Limousin, avant l’arrivée du chemin de fer, qui apportera le calcaire de taille, la chaux et l’ardoise.
 
Les chênes, hêtres et châtaigniers ont fourni les poteaux nécessaires à la construction des pans de bois, réutilisés souvent plusieurs fois.
Les bois de charpente arrivaient par flottage sur le Vienne du moyen-âge aux années 1880.
Ainsi les bords de Vienne furent longtemps le lieu d’habitation privilégié des gens du bâtiment, maçons et charpentiers.
Un ramier, une sorte de peigne de charpente qui barrait la Vienne en amont du pont Saint-Etienne, retenait les bois. Les hommes, bateliers ou « naveteaux » les ramenaient sur la rive à l’aide de lancis et les entassaient sur la berge du Port du Naveix.
Le recours à cette ressource explique l’extrême complexité du bâti des quartiers anciens, les immeubles ont tous été repris, augmentés, reconstruits, surhaussés…
Cette importance du bois et du torchis, autant que ce perpétuel ravaudage de l’espace bâti, expliquent que la ville ancienne, ait pu passer durant des siècles pour « mal-bâtie », et mal-entretenue (le bois fut difficile à préserver des intempéries, et s’abimait beaucoup, donnant une impression de taudis généralisés aux habitations).
 
Une première amélioration apparut en 1770 de la diffusion du crépis monté sur lattis de châtaignier, destiné à couvrir les pans de bois. La pratique se généralisa un siècle plus tard (rue de la Boucherie notamment).
Les pans de bois furent même interdits en façade à partir de 1864.
Aujourd’hui quelques centaines de maisons ont retrouvé leurs pans de bois, donnant à Limoges son identité avec la tradition du granit.
 

Démographie.

Au dernier recensement, Limoges comptait 139 000 habitants, avec une hausse sensible de la population des communes environnantes. La ville forme une aire urbaine de 250 000 habitants, soit :
  •  2/3 des 376 000 habitants de la Haute-Vienne
  •  ¼ de la population du Limousin : 753 000 habitants.
 
La métropole régionale occupe donc une place prépondérante dans la région, l’importance démographique de la ville par rapport à son environnement est une des caractéristiques de Limoges. Grâce à ses infrastructures (CHU, universités, aéroport, hyper-centre marchand, ZI, lycées et collèges…), un mieux démographique peut être envisagé, ce qui n’était pas le cas dans les années 70-80.

 

L’histoire démographique de la ville est à rebonds. Grimpée jusqu’à 100 000 habitants, la ville en perd après la seconde guerre mondiale, ses industries, dont la porcelaine, ayant du mal à retrouver leurs marchés.
Entre 1946 et 1954, la population diminue et le réseau de voiries et l’équipement de la ville sont hors d’âge.
 
Le maire à partir de 1956 change la donne. : politique de construction de logements dans une couronne de grands ensembles qui vont vider l’hypercentre mais fixer des jeunes actifs venus des campagnes environnantes.
La population monte à 140 000 habitants dans les années 70, pour retomber ensuite, suite au départ des familles vers les pavillons de périphérie dans les années 80.
En 1990, malgré l’énergie déployée (Opérations Programmées d’Améliorations de l’Habitat), le développement semble enrayé.
A partir de 1990, l’objectif est de maintenir la population autour des 135 000 habitants. Une politique d’amélioration de l’espace public, des transports, du décor urbain est mise en place et tend à redonner de la valeur à la ville.
Pari gagné, puisque les 135 000 habitants sont dépassés et que la natalité progresse légèrement, ce qui n’était pas arrivé depuis 20 ans.
La ville et les communes périphériques enregistrent des hausses sensibles de population. En plus des apports traditionnels liés à l’exode rural, une population d’immigrants est venue s’installer depuis plusieurs générations. Parallèlement des milliers de ménages anglais acquièrent un patrimoine en Haute-Vienne et plus largement en Limousin, comme en témoigne la création de lignes aériennes directes au départ de l’aéroport de Bellegarde.
 

Transports.

Un accroissement des liens et des échanges est désormais possible notamment grâce à la création de l’autoroute A20, qui permet de relier Paris, à Toulouse facilement et ouvre des perspectives avec le sud de la France et l’Europe.
L’A89 quant à elle permet de développer un axe Est-ouest entre Bordeaux et Clermont-Ferrand/Lyon.
La future Route Centrale Europe Atlantique permettra de relier Angoulême dans un futur proche.
La route vers Poitiers reste problématique car non adaptée au trafic qu’elle supporte, tous les espoirs se tournent donc désormais vers la desserte ferroviaire à l’horizon 2015 de la ligne à grande vitesse vers cette même destination, puis Paris, l’Europe du Nord, Roissy Charles de Gaulle et l’Est.
La bonne surprise en matière de communication reste la très forte hausse (de 100 000 passagers en 2000 à 400 000/an désormais) qu’a connu l’aéroport international grâce au développement des liaisons anglaises.

 

Echanges économiques.

Limoges tente également d’accroître ses liens avec l’extérieur en mettant en place :
  • Des coopérations avec Poitiers, Brive, Tulle
  • En créant la maison de Limoges et du Limousin à Paris et à Fürth en Allemagne, près de Nuremberg
  • En établissant des jumelages avec Fürth, Charlotte aux USA, Grodno en Biélorussie et Pilsen en République Tchèque, avec Séto au Japon, capitale de la céramique dans ce pays.
  • En intensifiant ses contacts autour du thème de la céramique avec la création du Pôle Européen de la Céramique (coopération sur des projets scientifiques et pédagogiques)
  • En étant chef de file du programme européen UNIC (Urban Network for Innovation in Ceramics), qui regroupe les villes de : Alveiro au Portugal, Castellon et Sévilla en Espagne, Cluj Napoca en Roumanie, Delft en Hollande, Faenza en Italie, Pécs en Hongrie, Selb en Allemagne et Stocke-on Trent en Grande Bretagne.
Ce réseau de villes s’est constitué pour réfléchir aux synergies à mettre en place entre patrimoine, innovation, tourisme, et développement urbain.
Des contacts se prennent dans d’autres lieux emblématiques comme Jingdezhen (capitale de la porcelaine chinoise), Gangjin en Corée du Sud (haut-lieu de la production de céladon – céramique à la glaçure bleue-gris ou verte).
L’objectif étant d’arriver à tisser des liens avec tous les territoires où la céramique fait partie du passé, du présent et de l’avenir.

 

La plupart des informations ont été relevées de cet ouvrage :

Pour le trouver : www.passage du livre
 
 A lire : Magazine d'information de la ville de Limoges
 
 
Informations sur les jumelages :
 
Ville de Limoges
Direction des Relations Internationales
international@ville-limoges.fr
87031 Limoges Cedex
05 55 45 63 74
Fax : 05 55 32 12 55